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(Par Théo Reys) Il n'y a pas si longtemps, les USA semblaient se diriger vers une loi pour la légalisation massive des immigrés. Le président Bush et le Président mexicain Vicente Fox étaient engagés dans des discussions bilatérales sur le sujet de millions d'immigrants mexicains sans papiers. Au même moment, des organisations à travers le pays se mobilisaient pour s'assurer que cet agrément dépasserait le simple stade de programme de travailleurs invités sans droit du travail et inclurait des immigrants d'autres pays


Redynamiser le mouvement pour la réforme de l'immigration

Le 22/07/2003
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l n'y a pas si longtemps, les USA semblaient se diriger vers une loi pour la légalisation massive des immigrés. Le président Bush et le Président mexicain Vicente Fox étaient engagés dans des discussions bilatérales sur le sujet de millions d'immigrants mexicains sans papiers. Au même moment, des organisations à travers le pays se mobilisaient pour s'assurer que cet agrément dépasserait le simple stade de programme de travailleurs invités sans droit du travail et inclurait des immigrants d'autres pays.

L'attaque terroriste du 11 Septembre a balayé toute loi sur la légalisation des immigrants et s'est répercuté sur toutes les communautés étrangères quelque soit leur origine.

Mais aujourd'hui, un lueur d'espoir apparaît de nouveau à l'horizon. Les travaillistes et leurs alliés essayent de recréer un mouvement en faveur des droits des immigrants, mais ils doivent surmonter quelques différences qui les paralysent.

"Freedom rides" (Marches pour la Liberté)

L'initiative la plus récente est "la marche pour la liberté des travailleurs immigrés" emmené par le syndicat des employés des hôtels et restaurants (HERE). Les marches pour la liberté, prévues pour septembre et octobre, ont le potentiel pour mobiliser des milliers de personnes à travers le pays et de remettre le droit des immigrants sous les feux de l'actualité.

D'après le coordinateur David Glaser:"ces marches ont des buts très spécifiques: un accès vers la légalisation et vers la citoyenneté, passant par l'amnistie et les droits sur le lieu de travail indépendamment du statut.

HERE est en train de bâtir une coalition de syndicats et d'associations de communautés pour organiser des événements politiques et médiatiques dans plus de 50 villes et pour accueillir et soutenir les nouveaux marcheurs pour le liberté. LIUNA, SEIU, UFCW, UNITE et l'UFW sont parmi les syndicats qui se sont engagés à soutenir les marches.

Bâties sur le modèle des marches de l'ère des droits civils qui ont combattus la ségrégation, les marches pour la liberté des travailleurs immigrés partiront de la côte ouest vers la fin septembre. Des bus partiront de San Francisco, Los Angeles, Las Vegas, Seattle, Minneapolis, Chicago, Boston et Miami, convergeant vers Washington DC le 2 Octobre puis se dirigeant vers New York pour une dernière étape le 4 Octobre.

A chaque étape, les marcheurs organiseront des rassemblements et différents événements. Ils ont prévus d'être reçus par des associations religieuses qui les logeront et les nourriront.

Loi sur la liberté.

Même si ces marches peuvent démarrer un débat national sur la réforme de l'immigration, elle soulignent des thèmes plus que des mesures concrètes. Par contraste, la Coalition Nationale pour la Dignité et l'Amnistie une coalition de centres detravailleurs, et d'associations de travaillistes, de religieux et de défenseurs du droit des immigrants, développent une proposition législative indépendante qu'ils ont soutenus bien avant et depuis le 11 Septembre.

La Coalition a négociée activement avec des représentants du congrès intéressés par sa loi sur la liberté. "La proposition est idéale , quelque chose que chaque immigrant désire" dit Yanira Merino coordinateur immigration du syndicat de travailleurs. " Elle prend en compte les futurs flots d'immigrants vers les États Unis. Si quelqu'un peut prouver qu'il travaille mais n'a pas de papiers officiels, il accédera à un visa de résidence temporaire. Après 3 ans un travailleur pourrait demander un visa de résident permanent ou un autre visa temporaire."

Comme la loi combine une amnistie avec un mécanisme de légalisation des futurs flots d'immigrants, quelques travaillistes ne la voit que comme un mirage .Malgré cela, la Coalition a eu des discussions avec la maison Blanche à son sujet, et d'après Monica Santana du Centre des Travailleurs Latins de New York" Certains secteurs qui n'ont pas accordé assez d'attention à cette proposition, sont forcés de réévaluer cette loi et sont maintenant intéressés."

Le problèmes des travailleurs invités

Certains demandent comment le mécanisme de la loi sur la liberté pour les futurs immigrants sera différent d'une proposition sur les "travailleur invités" car de toute façon il faudra avoir un travail pour demander la résidence temporaire. Dans le programme existant de "travailleurs invités", l'immigrant reçoit un permis lié à un employeur particulier.

D'après Santana: "la différence est que l'employeur n'a pas le contrôle. C'est une résidence temporaire pas un permis de travail. Sont inclus des droits du travail et la possibilité de changer d'employeur."

Les programmes de "travailleurs invités" sont combattus par les défenseurs des droits des travailleurs parce qu'ils mettent le statut d'un travailleur à la merci d'un employeur. Leone Bicchieri, coordinatrice du projet de justice dans l'industrie de la volaille du comité interconfessionnel national, déclare:"ces programmes ne vont pas vers une amélioration des droits de l'être humain, ils n'iront jamais, c'est pourquoi ils doivent être combattus par tous les moyens" .

Les programmes de "travailleurs invités", pense Bicchieri,: "nous disent en gros qu'on peut faire venir des gens d'autres pays, ne jamais les intégrer dans la communauté, utiliser leur travail et les renvoyer chez eux"

Nombreux sont les membres de la communauté immigrée qui considéreraient comme une victoire une loi de compromis qui inclurait une dose de "travailleurs invités", car cela créerait un processus de régularisation en éliminant la peur de vivre sans papiers. Mais comme le précise David Bacon, un journaliste travailliste et activiste pour les droits des immigrants:" Déjà les lois imposant des conditions aux employeurs (de travailleurs invités) sont violées régulièrement. Si on ne peut pas faire respecter les protections existantes, comment fera-t-on passer quelque chose d'encore plus contraignant qui n'est pas efficace pour les travailleurs citoyens"

Redynamiser le mouvement.

Le mouvement travailliste doit être encore plus agressif s'il espère faire passer un programme de légalisation sans disposition de "travailleurs invités". Un sérieux effort pour revitaliser le mouvement pour le droit des immigrants serait encore plus efficace s'il pouvait empêcher certains de ses alliés de se limiter à un programme de "travailleurs invités" et ainsi se donnerait une meilleure position pour négocier avec le patronat et les législateurs.

Les marches pour la liberté sont un pas dans la bonne direction, élargissant la coalition pour amplifier son impact. D'après Bacon: "Il faut redémarrer le mouvement depuis le bas afin de mettre la pression sur le Congrès pour qu'il se concentre sur l'amnistie et la régularisation. Un des outils est la manifestation de rues.

Mais ce qui en partie ferait de la réforme de l'immigration un sujet d'actualité serait d'arriver à faire se battre pour lui-même le mouvement travailliste avec le droit des immigrés au coeur de l'action. Si on pouvait arriver à cela, de façon bruyante, active et démonstrative, ça aiderait à remettre la réforme de l'immigration sur l'agenda du Congrès."

En même temps qu'être vus dans la rue, les travaillistes doivent s'appuyer sur un programme spécifique pour cette réforme. Santana a le sentiment que si une réforme comme le "Freedom" n'est pas sérieusement défendue, les intérêts anti-immigrés du Congrès parviendront à introduire un programme de travailleurs invités et à le faire passer.

Pendant ce temps, les immigrants continueront d'affluer et les employeurs continueront de les recruter. Il semblait que le gouvernement se préparait à agir contre les employeurs quand il s'en est pris à Tyson Foods pour sa tentative d'introduction illégale d'immigrés, mais le cas a été abandonné. Pendant que cette affaire menaçait, cousins et frères continuaient à arriver dans les usines de volailles de Caroline du Nord.

La répercussion les plus importante pour les immigrés a été de rendre leurs vies encore plus précaires qu'auparavant, comme Merino le fait remarquer:"les passeurs sont plus chers, les transports sont plus chers, ce marché se resserre. On continue à accepter des conditions de vie et de travail de plus en plus mauvaises. Nous sommes donc une force de travail devenant plus facile à exploiter."

Par Théo Reys. Fondateur de la Coalition pour la Dignité et l'Amnistie
Traduction. Coorditrad, traducteurs bénévoles

Contact pour cet article: marsha@labornotes.org

Publié en collaboration avec "Labor Notes"
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