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Attac, 2,5 euros (2 euros pour les comités) Editions 1001 nuits. Attac et plusieurs de ses comités locaux, avec des syndicalistes, a soutenu des actions de précaires. Sur le terrain, ils ont fait l'expérience, souvent réussie, d'une lutte âpre contre les méthodes managériales néolibérales. La résistance s'organise


Publication: Travailleurs précaires, unissez-vous

Le 17/12/2003
Grain de sable
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ttac et plusieurs de ses comités locaux, avec des syndicalistes, a soutenu des actions de précaires. Sur le terrain, ils ont fait l'expérience, souvent réussie, d'une lutte âpre contre les méthodes managériales néolibérales. La résistance s'organise...

"Les salariés ne sont pas des hamburgers"
Printemps 2001. La direction du groupe Danone annonce 1800 suppressions d'emplois dans le monde (650 en France); six sites de production sont fermés en Europe dont deux en France, à Calais et à Ris-Orangis. Pourtant le groupe réalisait l'année précédente 700 millions d'euros de bénéfices. Le mythe de l'entreprise bénéficiaire et créatrice d'emplois prend un sacré coup. Aussitôt l'annonce faite des suppressions d'emplois, le cours de l'action s'envole : la logique financière s'impose aux yeux de tous. Ce choc, survenu après Vilvoorde (en février 1997, le patron de Renault décide de la fermeture de l'usine), a tristement confirmé nombre d'analyses développées par Attac (association pour la taxation des transactions financières et l'aide aux citoyens). Pour la première fois, l'association appelle à manifester en soutien à des salariés, ceux de Danone. Elle participe à la campagne de solidarité en recueillant 60 000 signatures au bas d'une pétition, bientôt déposée à l'Assemblée nationale. Nombre de comités locaux, structures de base de l'association, relaient l'appel des ouvrières de Calais au boycott des produits Lu-Danone. Cette mobilisation citoyenne contribuera à faire chuter la popularité de l'entreprise, dont l'image sociale était jusqu'alors appréciée des Français, mais qui est aujourd'hui entachée. La progression régulière de son chiffre d'affaires annuel en a été bloquée. Affecter l'image d'un grand groupe qui communique largement auprès du grand public constitue un nouveau registre de l'action citoyenne.

Janvier 2002. Attac "fait son Zénith 1"
À Paris, dans cette immense salle, elle réunit plus de 6 500 personnes pour que ses revendications soient entendues dans la campagne présidentielle. Les grévistes du McDonald's du boulevard Strasbourg-Saint-Denis, à Paris - dont l'action a commencé le 24 octobre 2001, contre leurs conditions de travail - sont ovationnés par le public ; en solidarité, des militants étudiants de l'association collectent des fonds qui leur sont destinés. Au cours de l'année 2002, un nombre croissant de comités s'engage aux côtés des salariés victimes de licenciements : qu'il s'agisse de salariés de l'industrie dans le Nord de la France, des services en région parisienne, leur sort n'est guère différent de ceux qui, dans d'autres pays, sensibilisent l'opinion publique : employés des multina-tionales de la restauration rapide ou de l'hôtellerie en Europe, petits producteurs de café en Amérique du Sud, salariés d'Enron spoliés dans leur emploi et leur retraite aux États-Unis : tous sont victimes des stratégies de ces grands groupes commer-ciaux, industriels et financiers qui mènent la danse de la mondialisation libérale.
De Danone à Metaleurop, en passant par Valeo, Moulinex, André, nombreuses sont les entreprises qui ont procédé à des plans de licenciement depuis 2001.




omment s'opposer à cette tendance de dégradation du salariat organisée par la mondialisation ? La résistance se trouve donc confrontée à de nouveaux enjeux, et en particulier, à celui de l'approfon-dissement des convergences entre le mouvement altermondialiste et les luttes et organisations de salariés. Notre contri-bution collective s'inscrit modestement dans cette démarche, rassemblant les réflexions de membres du Conseil scientifique et de comités locaux d'Attac, de responsables syndicaux, d'animateurs de luttes de précaires. Plutôt que de dresser un nouvel état des lieux de la précarité, nous tenterons de comprendre ce qui se joue aujourd'hui dans les formes de résistance à la précarisation.

Indéniablement, les syndicats rencontrent de grandes difficultés à s'adapter, voire tout simplement à s'implanter, parmi des salariés aux horaires flexibles, qui font de brefs passages dans les entreprises... Ceux-ci, de leur côté, ne voient pas toujours l'utilité de se mobiliser pour améliorer les conditions d'un travail qu'ils comptent quitter ; le turn-over des salariés est une entrave à l'organisation d'actions efficaces, qui nécessitent une préparation à long terme. Comment établir un dialogue avec la direction d'une entreprise quand celle-ci peut si facilement, sans aucune contrainte légale, décider de ne pas renouveler le contrat à durée déterminée de son salarié revendicatif ? Attac, concernée par ces problèmes qui ne sont que les manifestations concrètes et particulières de ce qu'elle dénonce à grande échelle, et des syndicalistes ont été très fréquemment présents dès les premiers instants de conflits sociaux. Cette expérience doit amener à construire une stratégie d'ensemble pour l'association.

Les chapitres, rédigés par des animateurs de luttes de précaires, analysent les conditions et les stratégies qui permettent à des salariés, en dépit de leurs situations toujours très défavorables, de se mobiliser et d'emporter certaines victoires. Les contributions de responsables syndicaux s'interrogent sur les liens et les contradictions entre la précarisation du salariat et les stratégies syndicales de résistance ou de reconquête. Enfin, les chapitres rédigés par des membres de comités locaux examinent comment Attac peut s'engager en matière de précarité, en jouant la complémentarité et non la concurrence avec le mouvement syndical.

Les personnes qui ont contribué à la rédaction de cet ouvrage, venant d'horizons divers, par leur enracinement dans des luttes sociales parfois âpres, tentent une approche novatrice des questions posées par le développement de la précarité et les (improbables mais réelles) mobilisations de précaires. D'où une expression parfois spontanée et peu académique, à mille lieues de celle des "scientifiques" et "experts" en management, fournissant les recettes de la gestion de la main-d'oeuvre précaire. Les militants qui ont rédigé ces textes ne cherchent pas à mettre de l'huile dans les rouages, mais au contraire à introduire ensemble des "grains de sable" dans ceux de l'entreprise libérale de précarisation.

Attac, 2,5 euros (2 euros pour les comités) Editions 1001 nuits

 
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