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Le 25 février j'ai commencé une grève de la faim pour exprimer à la fois mon désespoir d'être depuis plus de deux ans privé de ma capacité de travail et ma détermination à exercer une profession qui est l'axe fondamental de ma vie. Par le Docteur Michele d'Auria


Appel pour que le docteur d'Auria puisse continuer à exercer son métier

Le 25/05/2005
Grain de sable
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ettre à mes confrères et à tous ceux qui me soutiennent

Le 25 février j'ai commencé une grève de la faim pour exprimer à la fois mon désespoir d'être depuis plus de deux ans privé de ma capacité de travail et ma détermination à exercer une profession qui est l'axe fondamental de ma vie.

Je suis victime d'une erreur judiciaire dont les conséquences ont fait basculer ma vie.
Je suis totalement innocent des faits dont j'ai été accusé en Italie et n'ai, pour ma part, jamais fait partie d'aucun groupe clandestin d'extrême gauche, contrairement à mon jeune frère, aujourd'hui décédé, et avec lequel j'ai été à tort confondu.

Mon innocence est établie par des preuves matérielles incontestables: j'étais en effet à l'étranger, exerçant ma profession de médecin en Afrique du Sud puis en Turquie, aux dates précises auxquelles les vols ont été commis à Milan, ce qui résulte, sans contestation possible, des dates certaines figurant sur les visas d'entrée et de sortie de ces territoires apposés sur mon passeport.

Malheureusement une particularité de la procédure italienne de contumace de l'époque (particularité récemment condamnée le 21 novembre 2004 par la Cour Européenne des Droits de l'Homme - Affaire SEDJOVIC -), ne m'ouvre aucun droit à faire valoir les preuves de mon innocence lors d'un nouveau procès, (contrairement à la procédure française de contumace).

C'est donc bien les conséquences de l'erreur judiciaire dont j'ai été victime qui m'a contraint, pour pouvoir continuer d'exercer la médecine , à utiliser l'identité d'un tiers.

Et c'est dans ce contexte que j'ai effectivement dû me résoudre, à mon grand regret, à effectuer une fausse déclaration à l'Ordre des Médecins lors des formalités indispensables à mon inscription.

Pendant près de dix ans, j'ai alors pu exercer; de façon je crois exempte de tout reproche, la médecine, dans le cadre d'associations telles qu'EMMAUS.

Mon chemin a, par le hasard du destin, croisé celui de l'Abbé PIERRE que j'ai eu le très grand honneur de soigner et de côtoyer pendant plusieurs années. Il reste, vous le savez, aujourd'hui à mes côtés dans l'épreuve que je traverse.

Cependant ce qui devait bien sûr arriver tôt ou tard arriva et je fis l'objet d'une procédure d'extradition.

Je crois pouvoir affirmer que si les autorités françaises ont refusé mon extradition, c'est en tenant compte d'une part des preuves factuelles de mon innocence, et d'autre part de la façon irréprochable dont je crois avoir exercé la médecine en France durant près d'une décennie, sous une identité d'emprunt.

Enfin libéré du poids d'avoir eu à cacher mon nom, j'ai donc sollicité une inscription au tableau du Conseil Départemental de l'Ordre de Paris, en janvier 2003. Malheureusement, l'Ordre National a alors pris l'initiative de porter plainte contre moi, ce qui a conduit le Conseil Départemental à refuser mon inscription "au vu de la procédure en cours".

Cette "procédure en cours" a abouti, à une décision de non-lieu définitivement confirmée par la Cour d'Appel de Paris. J'espérais donc que cet élément nouveau et favorable conduirait à mon inscription au tableau du Conseil Départemental de Paris.

Hélas, par un nouveau refus, le Conseil Départemental a considéré le 13 avril dernier qu'indépendamment de la décision judiciaire de non-lieu pourtant rendue en ma faveur, le fait d'avoir «sciemment effectué une fausse déclaration d'état civil auprès de votre Conseil Départemental» restait une «faute professionnelle et déontologique» constituant "un manquement à l'honnêteté, la probité et la moralité".

Même si je pense avoir, tout au long de mon existence, respecté très profondément les valeurs et la déontologie médicale, je reconnais néanmoins et regrette avoir commis une faute, dans les circonstances particulières ci-dessus rappelées qui, si elles ne l'effacent sans doute pas, en tout cas l'expliquent.

Pour cela j'ai déjà été lourdement sanctionné : 25 mois d'interdiction d'exercice.

Est-il juste aujourd'hui, de prolonger indéfiniment mon interdiction d'exercice au seul motif de cette faute unique, ancienne et circonstanciée, alors qu'il ne m'a jamais été reproché la moindre négligence, maltraitance, ou faute sur le plan médical ?
J'ai introduit auprès du Conseil Départemental de Paris un recours gracieux qui devrait être examiné mi-mai.
J'ai repris le 15 avril la grève de la faim interrompue le 18 mars dans l'attente de l'examen de ma demande d'inscription par le Conseil de Paris et je la poursuivrai jusqu'à ce qu'une décision favorable soit prise.
C'est pour moi le seul moyen dont je dispose maintenant pour affirmer la force de mon engagement de médecin et ma détermination à exercer la profession que j'ai choisie, à laquelle j'ai consacré toute mon énergie. et qui donne sens à ma vie.._

Docteur Michele d'Auria
24 avril 2005



Appel à signature d'organisations et de citoyens

Extrême urgence

APPEL POUR QUE LE DOCTEUR D'AURIA PUISSE CONTINUER A EXERCER SON METIER

Le docteur Michele d'Auria exerce en France son métier de médecin auprès des populations les plus démunies depuis 1993, aucune faute ou négligence de nature médicale ne peut lui être reprochée.

Sa «faute» a été de travailler sous un nom d'emprunt en raison d'une erreur judiciaire commise à son encontre en Italie. Le gouvernement français a reconnu la validité de ses arguments en refusant son extradition. La justice française a confirmé en novembre 2004 en appel le non-lieu prononcé suite à la plainte contre lui de l'Ordre des médecins du fait de son inscription au tableau de l'ordre sous un nom d'emprunt.

Malgré tous ces éléments tant juridiques que professionnels, l'Ordre départemental des médecins de Paris vient une fois de plus, le 11 mai, de lui refuser son inscription au tableau des médecins, condition indispensable pour qu'il puisse exercer.
Le docteur d'Auria a déjà «payé sa faute» par 25 mois d'interdiction d'exercer, il est actuellement en grève de la faim depuis 28 jours, après une première grève de 21 jours suspendue il y a 1 mois suite à des assurances que sa demande serait réexaminée.

Nous n'acceptons pas que la décision du Conseil de l'Ordre condamne un médecin dont la justice française a refusé l'extradition pour lequel un non lieu a été rendu un non-lieu suite à la plainte du Conseil de l'Ordre : le docteur d'Auria est condamné à la perte d'un métier auquel il tient par-dessus tout ce qui équivaut dans son cas à une condamnation à la mort

Nous demandons que le Conseil régional de l'Ordre des médecins examine en urgence en session extraordinaire son recours et y apporte une réponse favorable.

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Appel à renvoyer soit par mail: delmas-moineau@noos.fr soit par courrier à D.A.L/Michele d'Auria 8 rue des francs Bourgeois 75003 Paris

Par ailleurs il est très important d'adresser une copie de cet appel au
Président du Conseil Régional de l'Ordre des Médecins
37 avenue d'Iéna 75116 Paris
Fax : 01 47 23 00 40

Contacts pour l'appel : O6 25 05 97 11

 
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