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(Appel d'Attac Méditerranée) Les commandos racistes criminels continuent à frapper à El Ejido. Samedi 13 février, un ouvrier marocain de 40 ans, Azzouz Hosni, syndiqué au SOC (Syndicato de Obreros del Campo), a été assassiné par un groupe de personnes près d'un bar à El Ejido, cette ville de la province d'Almeria en Andalousie tristement célèbre pour avoir été le théâtre d'un pogrom raciste anti-marocain en février 2000


Pour une campagne de soutien au syndicat des ouvriers agricoles d'Andalousie - SOC

Le 16/03/2005
Grain de sable
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es commandos racistes criminels continuent à frapper à El Ejido.

Samedi 13 février, un ouvrier marocain de 40 ans, Azzouz Hosni, syndiqué au SOC (Syndicato de Obreros del Campo), a été assassiné par un groupe de personnes près d'un bar à El Ejido, cette ville de la province d'Almeria en Andalousie tristement célèbre pour avoir été le théâtre d'un pogrom raciste anti-marocain en février 2000. Azzouz travaillait dans les cultures sous serres et dans la construction, il résidait à El Ejido depuis cinq ans et n'avait aucun antécédent de violence ou de délinquance, vivant dans une situation économique absolument précaire.

Ce meurtre n'est que le point culminant d'une suite d'agressions régulières perpétrées, par des commandos de nervis toujours impunis, contre les immigrés (particulièrement les marocains) et d'une suite de harcèlements permanents de la part de la police locale qui les maltraite, les fouille et les menace sous prétexte de contrôles, souvent les emprisonne et les expulse. L'administration et la justice ne manifestent aucune volonté de réagir pour freiner cette violence raciste. C'est pourquoi la majorité de ces agressions n'est pas dénoncée par les victimes et témoins, de peur de représailles de la part des mafias et de mauvais traitements par la police.

Tous les Européens sont concernés.
L'agriculture intensive en Andalousie n'est pas un système de production local : autour d'Almeria la plus forte concentration mondiale de serres de plastique couvre 32.000 hectares de cultures industrielles, et 80.000 immigrés y travaillent dont environ 40.000 sans papiers. On y produit trois millions de tonnes de légumes par an dont la majorité sont exportés dans toute l'Europe. Pendant la haute saison, en hiver, un millier de camions partent chaque jour vers les marchés du nord pour le compte des grandes multinationales de la distribution. Elles imposent aux producteurs des prix de plus en plus bas, ce qui est l'une des raisons de la surexploitation de la main d'¦uvre dans cette Californie européenne. Il s'agit d'un concentré de tous les dégâts sociaux et environnementaux que provoquent les processus de développement déséquilibrés et non durables du néolibéralisme.

Plus généralement, la situation des travailleurs migrants dans le secteur de l'agriculture intensive des fruits et légumes doit nous interpeller à bien des égards.Venus du Sud, de l'Est, et d'ailleurs, chassés par la misère et le chômage, ils constituent cette main d'ouvre déracinée et flexible à merci qu'exploite l'agriculture productiviste pour assurer sa rentabilité maximale non seulement en Espagne, mais aussi en France, en Italie, aux Pays-Bas, etc. Etrangers pour la très grande majorité (car les nationaux n'acceptent pas de telles conditions de travail), ils sont désignés comme la cause de l'augmentation du chômage et de l'insécurité, criminalisés par une politique européenne de l'immigration très discriminatoire et souvent livrés de ce fait à des violences xénophobes et racistes. Leur surexploitation, en violation constante des lois, préfigure ce qui pourrait résulter de la généralisation du processus de démantèlement du droit du travail et des acquis sociaux, à savoir la précarisation et la paupérisation de l'ensemble des salariés. Leurs conditions de vie sordides montrent que les droits de l'homme les plus élémentaires (logement, santé, éducation) sont loin d'être des acquis intangibles dans nos pays « riches » et « démocratiques ».

La situation de ces travailleurs migrants doit également nous amener à nous interroger sur le modèle de production agricole dominant et sa finalité, sur les rapports inégalitaires dans le monde, et sur la construction de solidarités ici et ailleurs. Nous avons en outre à nous préoccuper des conséquences de ce type d'agriculture intensive et productiviste sur l'environnement, sur la souveraineté alimentaire, et sur les produits destinés à la consommation de masse.

Comment réagir ?
C'est pour cet ensemble de raisons que les militants du Groupe Méditerranée d'Attac se sont associés à un « collectif de solidarité et d'action » au cours d'une rencontre à Arles à la veille de notre université d'été 2004, comprenant le CODETRAS (Collectif de défense des travailleurs étrangers dans l'agriculture), le Groupe Méditerranée d'Attac, le FCE (Forum Civique Européen) et la LDH (Ligue des Droits de l'Homme - section d'Arles). Après avoir analysé les intolérables conditions de travail et de vie de ces travailleurs souvent sans papiers en Andalousie, dans la région PACA et en Aquitaine, ce collectif a décidé de créer avec les syndicats concernés un réseau d'information, de veille et d'alerte (RIVAL) pour sensibiliser l'opinion publique par la dénonciation de toutes les violations du droit du travail et des droits de l'homme que révèlent les luttes des travailleurs agricoles et pour manifester toutes formes de solidarité politique avec les organisations de défense de ces travailleurs.

Et à titre de première initiative concrète d'action le collectif a choisi de lancer une grande campagne européenne de collecte financière pour aider le SOC à ouvrir des locaux syndicaux dans la zone des serres d'Almeria. En effet il ne suffit plus de dénoncer les méthodes de surexploitation et les actes de racisme, la meilleure façon d'y résister et d'y mettre un terme est d'aider ces travailleurs à s'organiser et à défendre leurs droits.

Pourquoi aider le SOC ?
Le « Syndicato de Obreros del Campo » se bat depuis près de trente ans pour les droits des journaliers andalous employés dans les grandes latifondias d'Andalousie. Il revendique une réforme agraire et a déjà réussi à implanter plusieurs coopératives agricoles sur des terres occupées puis concédées à des collectifs de journaliers. C'est une organisation qui se consacre strictement à la défense des ouvriers agricoles en Andalousie. Après les émeutes racistes de février 2000, il a décidé de s'implanter dans la région des serres et a installé un bureau à Almeria avec deux représentants : Abdelkader Shasha (Marocain) et Gabriel M'Binki Ataya (Sénégalais). Ils travaillent dans un environnement difficile et dangereux. Le SOC est ainsi le seul syndicat véritablement engagé pour la défense des ouvriers de l'agriculture sous serre sur le terrain. Il a peu de moyens et a donc besoin d'un soutien politique et financier durable.

Cependant, même avec l'aide d'un syndicat, il est très difficile pour les 80.000 ouvriers des serres d'Almeria de s'organiser: ils sont dispersés et n'ont aucun endroit où se rencontrer. En ville les sans papiers craignent d'être arrêtés par la police et expulsés, ils sont victimes d'intimidations et de violences. De plus ils n'ont ni le temps ni les moyens de se rendre jusqu'au bureau du SOC à Almeria. C'est pourquoi le syndicat considère que sa première priorité est d'ouvrir des locaux syndicaux à proximité de l'habitat des immigrés, à la fois lieux de rencontre, de réunion, d'information et d'organisation. Le premier devrait s'ouvrir à El Ejido où les migrants sont le plus fortement touchés par l'exclusion et la répression. Comme dans le contexte actuel il est impossible pour le syndicat de trouver un local à louer, il doit l'acheter, ce qui représente un investissement de 90.000 euros qu'il n'a pas les moyens de financer.

Comment l'aider ?
Créons à travers l'Europe un vaste réseau de solidarité et de soutien

Tous les membres du Comité de Solidarité et d'Action créé à Arles se sont engagés dans le lancement d'une collecte internationale pour aider à financer ce local pour les ouvriers d'El Ejido. Le réseau des comités locaux du Groupe Méditerranée d'Attac, lui-même membre de ce collectif, appelle les militants d'ATTAC France à relayer cette campagne et à gagner les plus larges appuis possibles à l'organisation des travailleurs agricoles de la région d'Almeria et à leurs luttes. Un compte spécial a été ouvert, sous la responsabilité du collectif d'organisation de la campagne, par le comité local ATTAC du pays d'Arles. Si nous parvenons à rassembler quelques milliers de chèques de 5, 10 ou 20 euros pour cette campagne, ATTAC pourra donner un exemple concret de solidarité pour les luttes sociales à l'occasion du Forum Social Méditerranéen...

Nous appelons aussi à signer la pétition du SOC adressée aux autorités d'Almeria pour dénoncer le meurtre d'Azzouz Hosni et exiger que ses assassins soient découverts et traduits en justice.

Nous invitons tous ceux qui s'engageront dans ce vaste réseau européen de solidarité avec les ouvriers d'El Ejido de nous faire parvenir leur adresse courriel ou postale pour que nous puissions les tenir au courant des objectifs atteints par cette campagne et de l'évolution de la situation sur le terrain.
Pour cela, vous pouvez entrer en contact avec le Groupe Méditerranée d'Attac en écrivant à groupe-mediterranee@attac.org

Mais aussi :

 o  Envoyer les contributions à ATTAC Pays d'Arles,
avec la mention « SOC-Almeria »
(Crédit Mutuel Arles, 66, rue de la République, 13200 Arles, cpte. 158890790700020015101 93)
à l'adresse suivante :
ATTAC Pays d'Arles, Maison des Associations, 13200 Arles.

 o  Signer la pétition lancée par le SOC

à l'intention du Préfet de la région d'Almeria
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