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Introduction de Jacques Nikonoff, président d'Attac France, à la conférence de presse du 7 mars 2005


Lancement de la campagne d'attac france : pour la victoire du non au référendum

Le 10/03/2005
Grain de sable
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esdames et Messieurs,

Sont présents à cette tribune:
 o  Bernard Cassen, président d'honneur qui va présenter notre campagne et ses principaux évènements;
 o  Patrice Cuperty, représentant aujourd'hui les Comités locaux d'Attac en lle-de-France, qui va présenter les initiatives prises dans cette région lors de notre mobilisation des 11, 12 et 13 mars;
 o  Michèle Dessenne, secrétaire générale, qui rappellera nos objectifs principaux et présentera notre matériel de campagne.

Nous avons organisé cette conférence de presse pour vous présenter la campagne d'Attac en faveur de la victoire du «non» lors du référendum sur le traité constitutionnel européen

Depuis sa création, en1998, Attac s'est toujours préoccupée des questions européennes.
Dès la publication en juillet 2003, du projet de traité constitutionnel élaboré par la Convention pour l'avenir de l'Europe, Attac avait analysé ce document comme une tentative visant à rendre irréversibles les politiques néolibérales de l'Union en leur donnant un statut « constitutionnel ».
Ce verrouillage rendrait encore plus difficile toute possibilité de mettre en ¦uvre des politiques alternatives, quand bien même elles seraient exigées par le suffrage universel, comme cela pourrait être le cas en France en 2007.
Nous avions proposé 21 «exigences» http://www.france.attac.org/a2235 que vous trouverez dans le dossier de presse.

Quelques exemples :

Exigence n° 1 : la solidarité doit être une valeur et une norme de l'Union.
Le texte ne mentionne pas la solidarité comme valeur de l'Union, alors que sont citées, entre autres, la liberté et l'égalité.

Exigence n° 2 : l'égalité hommes-femmes doit devenir une valeur de l'Union.
Un article traitant des «objectifs de l'Union» précise, simplement que l'Union «promeut l'égalité entre les hommes et les femmes». Or il ne s'agit pas seulement de promouvoir, mais surtout de garantir cette égalité.

Exigence n°3 : la concurrence ne saurait être un objectif et une norme supérieure de l'Union.
Dans un article relatif aux objectifs de l'Union, il est indiqué que «l'Union offre à ses citoyennes et citoyens (...) un marché unique où la concurrence est libre et non faussée».
Attac demande que la coopération se substitue à la concurrence comme objectif et comme norme supérieure de l'Union.

Exigence n°4 : les services publics doivent être inscrits comme objectifs de l'Union et affranchis des règles de la concurrence.
Attac demande que les services publics (dits «services d'intérêt général») ne soient pas relégués aux parties II et III du traité, mais figurent dans la première partie («Définition et objectif de l'Union»), dans «Les valeurs de l'Union».
Le traité définitif négocié par les Vingt-Cinq dans le cadre de la conférence intergouvernementale, et adopté le 18 juin 2004, a confirmé.et parfois même aggravé cette orientation.

Sur les 21 exigences que nous avions proposé pour rendre ce traité compatible avec une Europe réellement européenne, démocratique, et solidaire, pratiquement sociale, écologique et solidaire, pratiquement aucune n'a été retenue.
Compte tenu de l'ampleur de l'enjeu - toutes les campagnes d'Attac sont directement affectées.voire contrecarrées par les politiques européennes actuelles - le Conseil d'administration a considéré qu'il devait consulter l'ensemble des adhérents de l'association avant d'arrêter sa position définitive.
Deux questions étaient posées, le scrutin ayant été dépouille publiquement le 11 décembre à l'issue de l'assemblée générale de l'association tenue à Saint-Denis
 o  Question n° 1 : Etes-vous pour ou contre la ratification du traité constitutionnel européen ?
Réponses: pour (10,8%) ; contre (84%) ; abstentions (5,2%)
 o  Question n° 2 : Souhaitez-vous qu'Attac donne des indications de vote ?
Réponses : pour (72 %) ; contre (19,6%) ; abstentions (8,4%)

La participation des adhérents à cette consultation a été exceptionnellement élevée eu égard aux normes associatives traditionnelles :
12 609 bulletins de vote reçus, soit 44 % du total de nos 29 500 adhérents à jour de leur cotisation

Je voudrais maintenant aborder les enjeux de ce référendum.

Une campagne de peur, de dramatisation de ses enjeux est actuellement orchestrée par certains des partisans du «oui» largement relayée par les grands médias qui font ouvertement campagne pour le «oui».

Ainsi, selon Monsieur Strauss-Kahn, la victoire du «non» signifierait «la fin de l'euro». Selon Monsieur Raffarin «le premier pays qui dira non prendra une responsabilité historique, ce sera quelque chose de très grave».
En écoutant certains, seul le vote «oui» serait possible.
En revanche, la victoire du «non» serait la certitude de la crise et même du chaos, ce serait la fin de l'Europe. En vérité, aucun chaos n'est à redouter, que le «oui» ou le «non» I'emportent. D'ailleurs, nous devrions nous interroger sur le sens des responsabilités de ceux qui seraient capables d'organiser un référendum dont l'une des réponses à la question posée entraînerait le chaos !
Si le «oui» l'emporte, il n'y aura ni crise, ni chaos. Et si le «non» l"emporte, il n'y aura pas non plus de crise ou de chaos.
Quelle serait la situation la plus probable si le «oui» l'emportait ?
Le vote traduirait un rapport des forces politique favorable au néolibéralisme et au type de construction européenne qu'il impulse.

 o  Il devrait s'ensuivre logiquement une accentuation des politiques néolibérales, tant au niveau européen qu'au niveau national, provoquant de nouvelles difficultés pour la majorité des salariés, des chômeurs et précaires, des petits agriculteurs, artisans et commerçants.
 o  Les luttes sociales, et notamment syndicales, n'en seraient que plus difficiles.
 o  Les perspectives d'une véritable alternative, en France, en 2007, seraient remises en cause.
 o  Quand bien même une nouvelle majorité serait élue en 2007, elle resterait marquée, en son sein, par le rapport des forces issu du référendum.
Et maintenant, quelle serait la situation la plus probable si le « non » I'emportait ?
 o  Sur le plan juridique, il ne se passerait rien. C'est le traité de Nice, actuellement en vigueur, qui resterait le système légal régissant l'Union européenne.
 o  Le rapport des forces deviendrait favorable à ceux qui contestent le néolibéralisme et proposent des alternatives
 o  Il stimulerait les luttes sociales et syndicales
 o  Il accentuerait la pression sur le gouvernement Raffarin
 o  Il favoriserait une véritable alternative en 2007
 o  Il encouragerait les forces sociales des autres pays européens

Ce rapport des forces ouvrirait la voie à un nouveau traité européen. pour refonder l'Union européenne sur des bases différentes
Le référendum qui s'annonce a donc une portée historique
Il offre la possibilité de rejeter les politiques néolibérales qui maltraitent la société depuis plus de 20 ans, sans rejeter l'Europe. Il donne ainsi une nouvelle opportunité à la construction européenne La victoire du « non » est une immense chance, à ne pas laisser échapper, pour reconstruire l'Europe sur de nouvelles bases. Car ce qui se fait en Europe, particulièrement depuis l'Acte unique de 1986, ce n'est pas la construction de l'Europe, c'est la construction du néolibéralisme. La véritable question posée lors de ce référendum sera en réalité « oui » ou « non » au néolibéralisme.

Je vous remercie

Introduction de Jacques Nikonoff, président d'Attac France, à la conférence de presse du 7 mars 2005

 
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