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Autant le Brésil semble familier aux français qui ont l'impression - souvent exagérée - de comprendre les réalités sociales et politiques d 'Amérique latine, autant l'Inde apparaît lointaine, compliquée et étrangère. Et pourtant c'est un des pays où les mouvements sociaux sont les plus nombreux, les plus actifs et les plus vivants, ce qui est une des raisons pour lesquels ils sont si peu connus ici


Du Brésil à l'Inde

Le 03/10/2003
Grain de sable
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utant le Brésil semble familier aux français qui ont l'impression - souvent exagérée - de comprendre les réalités sociales et politiques d 'Amérique latine, autant l'Inde apparaît lointaine, compliquée et étrangère.

Et pourtant c'est un des pays où les mouvements sociaux sont les plus nombreux, les plus actifs et les plus vivants, ce qui est une des raisons pour lesquels ils sont si peu connus ici. Dans ce pays-continent, qui regroupe plus de 1 milliard 2OO millions d'habitants et qui a 14 langues officielles, les militants avaient tendance à considérer qu'ils avaient suffisamment de sujets à débattre et de raisons pour se mobiliser sans avoir à s'impliquer davantage dans les débats internationaux.

C'est le cas de la lutte contre la pauvreté et les diverses exclusions: l'Inde partage avec le Brésil et l'Afrique du Sud le triste privilège d'être les pays les plus inégalitaires du monde, ce à quoi s 'ajoutent les divisions entre castes et entre hindouistes et diverses minorités ethniques aussi bien que religieuses. Mais c'est aussi, depuis plusieurs années, la lutte contre ce que les Indiens appèlent le «communalism», qui est l'affirmation sectaire d'un hindouisme xénophobe, anti-musulman et à forte connotation fasciste, un communalisme qui est maintenant au pouvoir avec le BJP et qui est à l'origine des émeutes anti-musulmanes, comme celle qui a endeuillé l'état du Gudjarat en 2002 où 3000 personnes ont été massacrées.

Après des décennies de développement auto-centré, l'Inde entre aujourd 'hui dans le processus de mondialisation et les multinationales multiplient leurs implantations dans différents secteurs, du développement de logiciels informatiques aux centres d'appels téléphonique qui bénéficient des bas salaires indiens. Pour les militants, il n'était alors plus possible de rester isolés, et depuis le premier FSM de Porto Alegre, les délégations indiennes multiplient les contacts et les liens.

La majorité de ceux-ci viennent de deux grandes familles. La première regroupe les militants liés aux partis politiques de gauche, qu'ils soient socialistes, qui sont divisés en plusieurs groupes de taille modeste, communistes, le principal parti, qui tient le gouvernement du Bengale occidental, est le PC Marxiste, qui refusait de choisir entre Pékin et Moscou pendant que le PC Indien était dans l'orbite soviétique, ou d'extrême gauche, les anciens «naxalistes» maoïstes qui sont divisés aujourd'hui en différents groupes. Cette famille s'organise en «mouvements de masse» qui sont liés aux différents partis par secteurs sociaux: syndicats, mouvements paysans, mouvements de femmes ou de jeunes, etc. La deuxième famille, souvent appelée «mouvements populaires», «people movements» en Anglais, idéologiquement souvent d'origine gandhiens, et qui ont organisés ceux que les «mouvements de masse» ne prenaient pas en compte, les chômeurs ou précaires, les victimes des barrages que les partis marxistes favorables au développement scientifique avaient parfois oublié, etc.

La première réussite du comité indien de préparation du FSM est d'avoir su réunir ces deux familles et ces deux traditions !

 
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