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Extraits de la déclaration du Conseil d'administration d'Attac France, le 12 décembre 2004


Face à une «constitution» néolibérale, un «non» authentiquement européen

Le 26/01/2005
Grain de sable
d


ès la publication, en juillet 2003, du projet de traité constitutionnel élaboré par la Convention pour l'avenir de l'Europe, Attac avait analysé ce document comme une tentative visant à rendre irréversibles les politiques néolibérales de l'Union en leur donnant un statut «constitutionnel». Ce verrouillage rendrait caduque toute possibilité de mettre en oeuvre des politiques alternatives, quand bien même elles seraient exigées par le suffrage universel, comme cela pourrait être le cas en France en 2007.

Le traité définitif négocié par les Vingt-Cinq dans le cadre de la conférence intergouvernementale (CIG), et adopté le 18 juin 2004, a confirmé, et parfois même aggravé cette orientation. Attac avait formulé 21 exigences pour rendre ce traité compatible avec une Europe réellement européenne, démocratique, sociale, écologique et solidaire. Pratiquement aucune n'a été retenue. Compte tenu de l'ampleur de l'enjeu - toutes les campagnes d'Attac sont directement affectées, voire contrecarrées par les politiques européennes -, le Conseil d'administration, dans une démarche de démocratie participative, a considéré qu'il devait consulter l'ensemble des adhérents de l'association avant d'arrêter sa position définitive. C'est maintenant chose faite.

Deux questions étaient posées :

Question n° 1 : Etes-vous pour ou contre la ratification du traité constitutionnel européen ?
Réponses : pour : 11 % ; contre : 83,8 % ; abstentions: 5,2 %.

Question n° 2 : Souhaitez-vous qu'Attac donne des indications de vote ?
Réponses : pour : 72 % ; contre : 19,6 % ; abstentions: 8,4 %.

La participation des adhérents à cette consultation a été exceptionnellement élevée eu égard aux normes associatives traditionnelles : 12 609 bulletins de vote reçus, soit 44 % du total de nos 29 500 adhérents à jour de leur cotisation au 9 décembre 2004. (A titre indicatif, le pourcentage des adhérents d'Attac participant aux votes de l'assemblée générale a été de 22 % en 1999, 20 % en 2000, 13 % en 2001, 26,1 % en 2002, 21 % en 2003 et 24,23 % en 2004.)

Ces résultats témoignent d'un rejet massif de ce traité. Il va néanmoins de soi que chacun respecte les opinions des adhérents qui n'ont pas fait ce choix et qui conservent toute leur liberté de parole et toute leur place dans Attac. Les uns et les autres se retrouveront unanimement dans le combat contre les politiques néolibérales européennes, en particulier contre le scandaleux projet de directive Bolkestein qui organise le dumping social dans l'Union.
Dès à présent, Attac s'engage dans la campagne pour un «non» authentiquement européen. Elle le fera en respectant son identité et sa spécificité de mouvement d'éducation populaire tourné vers l'action, et en s'adressant à l'ensemble des citoyens. Cette campagne s'effectuera en lien avec les autres priorités de l'association : pour des taxes globales, pour l'annulation de la dette publique des pays en développement, contre les paradis fiscaux, contre l'AGCS, contre les OGM, pour la souveraineté et la sécurité alimentaires, etc.

Le comportement, d'une partialité inouïe, des grands médias lors du référendum interne du PS donne un avant-goût du déluge de propagande en faveur du «oui» auquel il faut maintenant s'attendre. Les budgets de la Commission et du gouvernement Raffarin vont également être mis à contribution sans retenue afin d'occulter le contenu réel du traité et de susciter de fausses peurs dans l'opinion.

A cette entreprise de bourrage de crâne, Attac répondra d'une manière argumentée, texte du traité en main (lire, pages 2 et 3, notre première analyse des conséquences d'un «oui» ou d'un «non»), et en priorité par de multiples actions citoyennes et de proximité. A cette occasion, elle mettra en avant ses propositions alternatives pour une «autre» Europe possible. Tout en menant ses actions propres, l'association les articulera avec les initiatives déjà en cours. A cette fin, elle prendra prochainement contact avec les associations, les syndicats et les partis politiques démocratiques résolus, eux aussi, à contribuer à la victoire du «non».

Dans le cadre de la campagne d'Attac, deux grands rendez-vous internationaux sont déjà programmés : le 19 mars, à Bruxelles, et en coordination avec les autres Attac d'Europe, pour une manifestation principalement centrée sur l'exigence d'une Europe sociale ; le 30 avril, à Paris, pour un rassemblement autour d'un double thème : l'Europe que veulent les Européens ; l'Europe - la même - que le reste du monde attend, avec la participation d'intervenants des quatre continents.

Ces initiatives vont coûter très cher. Face aux énormes ressources médiatiques et budgétaires des forces néolibérales, Attac peut uniquement compter sur la mobilisation de ses adhérents et sympathisants, et sur leur solidarité financière. C'est pourquoi l'association lance une grande souscription avec un objectif de 200 000 euros (lire l'appel, page 4). C'est très peu par rapport aux moyens du « oui ». Démultipliée par le potentiel militant de ses membres, cette somme pèsera néanmoins très lourd en faveur de la victoire du « non ».

 
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