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(par Denise Mendez) "Priorité des droits sociaux des peuples sur le droit des affaires" a proclamé le Contre-sommet social de Guadalajara en réponse au Sommet des chefs d'Etat de l'Union européenne et l'Amérique Latine. Une fois de plus le Libre-échange est mis à mal


Priorité des droits sociaux des peuples sur le droit des affaires

Le 09/06/2004
Grain de sable
a


proclamé le Contre-sommet social de Guadalajara en réponse au Sommet des chefs d'Etat de l'Union européenne et l'Amérique Latine. Une fois de plus le Libre-échange est mis à mal.

Il est vrai que les altermondialistes ne sont plus seuls à dénoncer le mythe du développement par le libre échange. Ruben Ricupero le président de la Cnuced (conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement) a déclaré le 27 mai "la mondialisation a peu d'effet sur la pauvreté de masse et peut, au contraire, aggraver la balance commerciale des pays les plus pauvres". Le dernier rapport de la Cnuced précise « les 50 pays les plus pauvres de la planète sont non seulement plus ouverts au commerce international que les autres pays en développement mais ils ont atteint un degré d'ouverture équivalent à celui des pays de l'OCDE ». Il ajoute «ce sont les pays qui s'étaient ouverts modérément et non ceux qui s'étaient le plus ouverts qui ont connu les plus grands progrès en terme de croissance.»
Ruben Ricupero estime que « pour que le commerce contribue à la réduction de la pauvreté, il faut que le développement national précède l'intégration mondiale et non l'inverse ». La Cnuced dénonce les effets néfastes de l'ouverture néolibérale sur les PMA (pays les moins avancés) la désindustrialisation et la diminution des productions de subsistance. En somme, la libéralisation commerciale accélérée, loin d'être un facteur de développement des PMA, a constitué un aggravant de la pauvreté et des inégalités.
Seuls les pays qui ont désobéi aux injonctions des IFI (Institutions financières internationales) ont pu tirer parti des échanges internationaux.



Ainsi, les analyses proposées par Attac lors de sa fondation, qui allaient alors à l'encontre de la pensée politique dominante, suscitant l'ironie des maîtres du monde, se trouvent aujourd'hui vérifiées par les effets des 20 ans d'ajustement structurel néolibéral. Ces effets dramatiques pour les peuples, en particulier les peuples du SUD, sont dénoncés avec une ampleur grandissante.

A Guadalajara, au Mexique, les dirigeants de l'Union européenne et ceux de l'Amérique Latine entendaient, au cours de leur Troisième Sommet, promouvoir une nouvelle étape de l'ouverture économique censée contribuer à la "cohésion sociale" en Amérique Latine, se sont vu opposés un Contre sommet social qui a proclamé : PRIORITE DES DROITS SOCIAUX DES PEUPLES SUR LE DROIT DES AFFAIRES.

Au terme de trois jours de débats, des centaines d'organisations sociales européennes et latino-américaines réunies à Guadalajara ont émis le 28 mai (avant de subir une violente répression de la police spéciale mexicaine )une importante Déclaration.

Considérant que:
 o  Ce sommet a lieu dans un contexte de grave régression politique qui menace l'autodétermination des peuples, les droit humains et la paix dans le monde
 o  l'Amérique latine, après 2 décennies de préjudices causés par les politiques néolibérales, est soumise à la multiplication de traités de libre-échange avec les Etats Unis qui ne font que renforcer l'hégémonie nord américaine qui culminera avec l'Alca.
 o  L'idée que l'Amérique Latine puisse tirer meilleur avantage du libre-échange avec l'Union européenne qu'avec des Etats-Unis est démentie par la réalité. L'Union européenne recherche comme les Etats-Unis l'extension du marché pour ses grandes entreprises. Aujourd'hui les transnationales européennes jouissent déjà en Amérique Latine de positions dominantes, et l'UE utilise ses politiques de coopération comme instruments de pénétration pour ses entreprises. En tout cas, les propositions néolibérales de l'UE ne constituent pas une alternative à l'Alca;
 o  Les propositions européennes se situent dans le cadre de l'OMC. Suivant l'agenda de Doha, elles incluent dans la libéralisation: l'investissement, les marchés publics, les services, la propriété intellectuelle.

En conséquence :
Les organisations sociales d'Europe, d'Amérique Latine et des Caraïbes, représentées à Guadalajara
Demandons aux gouvernements participant à ce Troisième Sommet Union Européenne / Amérique Latine Caraïbe:

 o  de dénoncer l'action militaire des Etats Unis au Moyen Orient, condamner les Etats Unis pour les tortures en Irak et à Guantanamo, exiger le retrait des troupes étrangères d'Irak.
 o  de s'opposer au processus d'occupation militaire étatsuniennes en Amérique Latine
 o  de mettre fin au Plan Colombia et au Plan Puebla Panama

Nous exigeons des gouvernements d'Amérique Latine et de l'Union européenne la mise en oeuvre d'un modèle de coopération respectueux des droits des peuples amérindiens et descendants d'Africains.
Les pays développés doivent remplir leur engagement à investir 0,7% de leur PIB en vue de promouvoir un développement soutenable et la justice sociale.

L'Union européenne, premier créancier de l'Amérique Latine doit renégocier la dette externe publique et annuler la « dette odieuse ».
Toute coopération en vue du développement financée par l'UE doit être définie à travers la consultation et la participation des populations concernées dans le cadre de la convention 169 de l'OIT et la convention de l'ONU sur les Droits économiques et sociaux. La coopération ne pouvant être subordonnée à un agenda commercial.

Nous exigeons la reconnaissance légale de l'agriculture paysanne en tant que secteur productif qui garantit la souveraineté alimentaire et la protection environnementale.
Nous exigeons le droit d'utiliser les semences originaires et de refuser les OGM.

Nous exigeons le respect des conventions de l'OIT, en particulier la liberté syndicale, le droit à la négociation collective, la stabilité de l'emploi, la prohibition du travail forcé et du travail des enfants.

Nous rejetons la privatisation des connaissances ancestrales par le truchement des patentes et droits de propriété intellectuelle sur les ressources de la bio diversité

Nous refusons la nouvelle vague de privatisations destinées à marchandiser les services de base, l'énergie, l'eau, la santé et l'éducation.

Nous demandons la condamnation des Etats Unis pour le blocus imposé à Cuba et nous demandons à l'Union européenne de renouer les accords de coopération avec Cuba.

Enfin, au nom de la société civile d'Amérique Latine, des Caraibes et d'Europe, nous sommes en alerte et mobilisés en vue de développer de véritables espaces de concertation sociale entre européens et latino américains. Face à la démagogie, aux omissions et aux menaces qui émanent des Sommets gouvernementaux, comme ce dernier, nous affirmons notre confiance dans la capacité de lutte de nos peuples pour l'édification de sociétés plus justes et d'un autre monde possible et meilleur : LES DROITS DES PEUPLES D'ABORD.


par Denise Mendez, membre de la commission internationale d'Attac France, en charge de l'Amérique du Sud.

 
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