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(par Denise Mendez) Les Etats-Unis rencontrent de grandes difficultés dans les négociations visant à aboutir à la signature en 2005 du traité de libre échange des Amériques leur ouvrant le grand marché sud-américain


L'engagement des comités Attac d'Amérique Latine contre les traités de libre échange

Le 14/04/2004
Grain de sable
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es Etats-Unis rencontrent de grandes difficultés dans les négociations visant à aboutir à la signature en 2005 du traité de libre échange des Amériques leur ouvrant le grand marché sud-américain.
La réunion tenue à Buenos Aires du 31 mars au 1er avril ayant échoué; les négociateurs ont également dû reporter sine die la réunion ministérielle qui était prévue à Puebla le 22 et 23 avril prochain. Toutes ces réunions achoppent sur les divergences entre les Etats Unis et les pays du Mercosur à propos des subsides agricoles étatsuniens, de la libéralisation des services et de la proprieté intellectuelle. Mais, l'hostilité populaire générale pèse également sur ces négociations.


Le mouvement NO-ALCA qui regroupe un grand nombre d'organisations - dont Attac- n'a cessé de mener des campagnes d'explications pour dénoncer le mythe de "la prospérité par le libre échange". Au Brésil, au cours d'un référendum tenu en 2001, 10 millions de personnes ont voté NON contre l'ALCA. Cette semaine à Buenos Aires, le prix Nobel de la paix Adolfo Perez Esquivel a participé aux côtés des mères de la Plaza de Mayo, avec des membres d'Attac- Argentine, à une éniemme manifes-tation contre ce traité.


Alors qu'on semble s'acheminer vers un ALCA Light dont les Etats-Unis se satisferaient pour des motifs de politique interne, l'offensive libre échangiste se concentre sur les traités bi-latéraux. Dans ce type de négociations face à de petits Etats endettés et fragilisés par des conflits sociaux internes, les Etats-Unis conservent une posture dominante.


Le TLC Chili-US signé en décembre 2003 a été dénoncé par Attac-Chili car il hypothèque l'avenir du pays du fait qu'il rend impossible tout changement de système économique. Ce traité est bien davantage qu'un traité commercial, il ouvre totalement le pays aux compagnies transnationales US qui peuvent pénétrer tous les secteurs de l'économie y compris l'agriculture et les services. Les entreprises de l' agro-business sont, entre autre, libres d'introduire les semences transgéniques. Les entreprises pharmaceutiques se voient garantir leurs droits de propriété intellectuelle et le monopole d'exploitation sur les médicaments de sorte que les laboratoires chiliens ne puissent plus fabriquer de médicaments génériques. Ce TLC garantit l'ouverture aux entreprises nord américaines du marché de l'éducation et de la formation à distance. En ce qui concerne les industries culturelles, le porte parole des producteurs de Hollywood Jack Valenti a exprimé son enthousiasme à l'égard d'un traité qui représente un succès historique par l'ouverture du marché chilien au cinéma, à l'industrie du divertissement et de la culture de Hollywood". Enfin, ce TLC qui développe les échanges et prétend favoriser l'investissement étranger se garde d'indiquer que les entreprises nord américaines qui investissent aux Chili détiennent la maîtrise des importations et des exportations vers les Etats-Unis et qu'une grande partie de ces échanges s'opèrent entre filiales d'une même transnationale. Ceci fait dire à Joseph Stiglitz " les investisseurs étrangers au Chili ont davantage de droits que les investisseurs chiliens ".

On comprend ainsi, que la Maison Blanche ait qualifié le traité Chili-Etats-Unis de "succès géopolitique".


Au Costa-Rica, Attac est engagée, avec nombre d'organisations dans la bataille contre le TLC-EU-CA (traité de libre échange Etats-Unis/Amérique Centrale). L'enjeu pour les Etats-Unis est à la fois de poser les jalons de l'ALCA et de préparer la mise en oeuvre du PPP 'Plan Puebla Panama), plan de remodèlement de l'Amérique centrale opérant une réorganisation territoriale et un contrôle des populations longtemps en rébellion contre les classes dominantes. S'adressant à de petits pays, l'adminis-tration US et en particulier, le responsable du département du commerce Robert Zoellick ne s'embarrasse guère de circonlocutions ; il conditionne l'entrée de Costa Rica dans le TLC d'Amérique centrale à la privatisation des télécommunications. Le même chantage se poursuit au sujet de la sécurité sociale, des services publics, de la santé, de l'éducation, dont la privatisation serait exigée pour l'admission au "bénéfice "du traité. La véritable nature des traités de libre échange éclate au cours de ces pressions que le pouvoir impérial exerce sans vergogne sur les petits pays.

Les mouvements de résistance, dont Attac, dénoncent la manipulation de l'opinion publique à qui on promet par des relais bien organisés que le bien-être passe par l'ouverture économique totale.

La guerre des peuples contre la mystification du libre échange s'intensifie. Son écho s'entendra à Guadalajara au mois de mai puis à Quito au mois de juillet durant le Forum social des Amériques.


par Denise Mendez, membre de la commission internationale d'Attac France, en charge de l'Amérique du Sud

 
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