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Etre de culture musulmane et contre la misogynie, l'homophobie, l'antisémitisme et l'islam politique


Retrouver la force d'une laïcité vivante

Le 18/03/2004
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etrouver la force d'une laïcité vivante Femmes, hommes, de culture musulmane? croyants, agnostiques, ou athées?, nous dénonçons, avec la plus grande vigueur, les déclarations et actes de misogynie, d'homophobie et d'antisémitisme dont nous sommes témoins depuis un certain temps ici en France, et qui se revendiquent de l'islam. Nous voyons se manifester, là, une trilogie caractéristique de l'islamisme politique qui sévit depuis longtemps dans plusieurs de nos pays d'origine, contre lequel nous avons lutté, et sommes résolus à lutter encore.

L'égalité des sexes, un préalable à toute démocratie Profondément partisans de l'égalité des droits entre les sexes, nous combattons l'oppression dont sont victimes les femmes soumises aux codes de statut personnel, comme c'est le cas en Algérie (sur ce point, l'avancée récente du Maroc éclaire d'une manière encore plus crue le retard algérien), et parfois même en France, par le biais des conventions bilatérales. Nous sommes convaincus qu'il ne peut y avoir de démocratie sans cette égalité des droits. Et c‚est dans cette mesure que nous soutenons, sans ambiguïté, la campagne "20 ans, barakat!" (20 ans, ça suffit !) engagée par les associations de femmes algériennes, et qui doit culminer en mars 2004, demandant la suppression définitive du code de la famille, contre lequel elles se battent depuis vingt ans.

C'est aussi pour cette raison que nous nous opposons au port du voile islamique, quelle que soit la position de chacun d'entre nous sur l'opportunité d'une loi l'interdisant dans les écoles en France aujourd'hui. Dans divers pays, nous avons vu les violences, ou même la mort, infligées à des amies ou des proches parce qu'elles refusaient de le porter, et nous nous disons que, s'il est vrai que la floraison actuelle de voiles en France a trouvé un terreau dans les discriminations dont sont victimes les enfants issus de l'immigration, en aucun cas elle n'y a trouvé une cause, et certainement pas un rappel de la mémoire maghrébine: il y a bien, derrière ce prétendu "choix" dont se réclament un certain nombre de filles voilées, une volonté de promouvoir une société politique islamiste, s'appuyant sur une idéologie militante active sur le terrain et affichant des valeurs dont nous ne voulons pas.

Halte à l'homophobie Pour les islamistes? comme pour tous les machistes et intégristes?, "être un homme" veut dire avoir le pouvoir sur les femmes, y compris le pouvoir sexuel. À leurs yeux, tout homme qui est pour l'égalité entre les sexes est potentiellement un sous-homme, un "pédé". Ce mode de pensée est récurrent depuis la montée de l'islamisme politique, et sa férocité n'a d'égal que son hypocrisie. L'un des organisateurs de la manifestation du samedi 17 janvier 2004 en faveur du voile déclare qu'"il est scandaleux que des gens qui se sentent choqués par le foulard ne se sentent pas choqués par l'homosexualité": pour lui, sans doute, une société vertueuse est une société qui enferme les femmes derrière des voiles, et les homosexuels derrière des barreaux, comme on l'a vu faire en Égypte.

On frémit en pensant à ce que ces théories, si elles venaient à triompher, entraîneraient pour les "impudiques", à savoir les femmes non voilées, les homosexuels, ou les mécréants. Nous considérons, au contraire, que la reconnaissance de l'existence de l'homosexualité, et la liberté pour les homosexuels de mener leur vie comme ils l'entendent, est un indéniable progrès: à partir du moment où un individu ne contrevient pas aux lois qui protègent les mineurs, les choix sexuels de chacun concernent chacun, et en aucun cas l'État.

Contre l'antisémitisme Enfin, nous condamnons, avec la plus grande fermeté, les affirmations antisémites dont sont porteurs des discours proférés ces derniers temps au nom de l'islam. Comme les femmes "impudiques" et les homosexuels, les juifs seraient à abattre: "Ils ont tout, et nous rien", a-t-on entendu dans la manifestation du 17 janvier. Nous voyons là, à l'œuvre, l'instrumentalisation du conflit israélo-palestinien par les mouvements intégristes au profit de l'antisémitisme le plus inquiétant. En dépit de notre opposition à la politique menée actuellement par le gouvernement israélien, nous refusons de nourrir une vision archaïque et fantasmatique du "Juif" par l'utilisation d'un conflit historique et réel entre deux peuples ; nous reconnaissons le droit à l'existence d'Israël, comme l'ont fait, successivement, le congrès de l'OLP tenu à Alger en 1988 et le sommet de la Ligue arabe réuni à Beyrouth en 2002; et c'est dans cette reconnaissance réitérée que s'inscrit notre engagement aux côtés du peuple palestinien dans son droit de fonder un État et de faire évacuer les Territoires occupés.

Une laïcité vivante Nous sommes conscients que l'islam a été mal reconnu en France, et qu'il manque de lieux de prière, d'aumôneries et de cimetières. Nous sommes conscients que des jeunes Français issus de l'immigration connaissent un retard considérable dans leur promotion sociale et une discrimination constatée par tous les observatoires, et que l'idée de laïcité "à la française" a beaucoup perdu de sa valeur pour eux.

Face à cette perte de valeur, deux voies se présentent à eux: ou bien retrouver la force d'une laïcité vivante, c'est-à-dire de l'action politique au quotidien pour faire avancer leurs droits et se revendiquer des acquis pour lesquels se sont souvent battus leurs pères et leurs mères, qui appartenaient à des classes sociales, des cultures, des peuples, des nations, avant d‚appartenir à l'islam; ou bien se reconnaître dans une oumma fictive et informatisée, qui n'a plus rien à voir avec les réalités qui les entourent, et qui se drape dans des oripeaux républicains ou tiers-mondistes pour mieux dessiner une société inégalitaire, répressive et intolérante. Cette seconde voie ne peut être la nôtre.

Pour signer le manifeste, pour tous contacts et informations:

pcmha@noos.fr 06 81 60 65 43



Première liste des signataires:

Abada Madiha, biologiste. Abdi Mohamed, secrétaire national de " Ni putes, ni soumises ". Adjari Ahmed, fonctionnaire. Aggoune Fatima, universitaire, chercheur. Agmir Karima, responsable associative. Aguercif Méziane, pédiatre. Aït Si Slimane Nadia, infirmière retraitée. Aït Si Slimane Taous, médiatrice scientifique. Aït-Kacemi Séverine, journaliste. Aït-Kacimi Mehdi, responsable de communication et de développement. Akrouf Sanhadja, éducatrice, militante associative. Alix Nadia, militante associative. Allal Ghaouti-Chawky, vétérinaire. Allal Mehdi, consultant. Allal Tewfik, chef correcteur, militant syndical. Allal Zaki, ingénieur du son. Allali Mohammed-Ali, chômeur. Amara Fadéla, présidente de " Ni putes ni soumises ". Amara Slimane, responsable associatif. Ameyar Hafida, journaliste. Amiri Nadia, infirmière, chercheuse. Ammar-Khodja Farid, universitaire. Ammar-Khodja Soumya, écrivain. Aoudia Rachida, chargée de communication. Arabdiou Hakim, salarié. Arbaoui Malik, salarié. Arbaoui Nadia, architecte. Arouali Alima, cinéaste. Assermouh Ahmed, architecte. Ayoubi Mohamad, médecin. Ayouz Mourad, économiste. Baba-Ahmed Ismet, cadre administratif. Baba-Ahmed Khedidja, journaliste. Baba-Aïssa Fawzia, enseignante. Babès Laïla, écrivain, professeur à l‚Université catholique de Lille. Bachi Salim, écrivain. Bachir Dora, hématologue. Bachir Hamou, économiste. Baha Myriam, chargée de clientèle. B‚chir Sophie. Be diaf Linda, journaliste. Belhaddad Souâd, journaliste, auteur. Belkebir Hamouche, médecin. Belkhodja Fatiha, militante associative. Belkhodja Omar, médecin. Belkhodja Réda, ingénieur retraité. Belmatoug Nadia, médecin. Benabdessadok Chérifa, journaliste. Benabdessadok Kamel, correcteur. Benallègue Ahmed, ingénieur. Benallègue Mustapha, enseignant chercheur retraité. Benammar Souraya, chirurgien. Benamrane Djilali, économiste. Benazzoul Louisa, animatrice radio. Benbouriche Chérif, responsable associatif. Benchalal Mohamed, cancérologue. Bencheikh Djamel-Eddine, professeur des Universités, écrivain. Bencheikh Ghaleb, universitaire, écrivain. Bencheikh Soheib, chercheur en sciences religieuses. Benchérif Zoubida, chargé de clientèle. Bendachache Ramdane, professeur. Bendada Chahrazad, étudiante. Bendada Farah, lycéenne. Benhabib Fewzi, physicien, enseignant. Benhabib Salim, ingénieur. Benhallak Fatima, psychomotricienne. Benmerad Djamel, journaliste. Bennacer Mohand, maire adjoint d‚Evry. Bennani Jalil, psychanalyste. Bennour Farid, poète, sociologue. Benrabah Mohamed, professeur d‚Université. Bensadek Aziz, enseignant. Bensadek Zouina, enseignante. Bensaid Rafik, créateur de mode. Benslama Fethi, écrivain, psychanalyste. Ben Slama Lotfi, médecin. Ben Slama Raja, universitaire. Benslimane Mohamed, enseignant. Ben Slimane Moncef, professeur d‚Université (Tunisie). Benslimane Zahia, enseignante. Bent Abdeslam Fadila, médiatrice juridique. Ben Yacoub Azdine, dirigeant sportif. Benyoucef Karim, ingénieur. Bereksi Boumediène, médecin. Besnaci-Lancou Fatima, éditrice. Bey Nadia, journaliste. Bokhamy Mohammed, consultant. Bouabdillah Driss, professeur. Bouamama Ali, professeur d‚Université. Bouchbouba Hélène, médecin. Bouchou Kamal, médecin. Bouillin-Belghazi Zohra, enseignante. Boukadoum Louiza, psychologue. Boukhari Nacer-Eddine, journaliste, auteur. Boukhemal Saïda, réalisatrice. Boumaza Nawal, ethnologue. Boumendjel Nadir, médecin. Bouneb Djamila, enseignante. Bourgi Hussein, président du "Collectif contre l‚homophobie". Boutih Malek, secrétaire national du PS. Châabane Nadia, enseignante. Chafik Sérénade, écrivain. Chafiq-Beski Chahla, écrivain. Chalal Abdérazaak, consultant. Charaf Habib, directeur de production. Chérif Mamia, chanteuse. Chérigui Amar, géologue. Chihabi Mustapha, représentant du Collectif pour les libertés des femmes en Irak. Chioua Brahim, dirigeant d‚entreprise. Chorfa Zohra, conseillère municipale. Chougar Rachid, médecin, militant associatif. Chougui Rebeha, informaticienne. Choukrane Abdelkader, militant syndical. Daka Aomar, économiste, éducateur social. Daoud Zakya, écrivain. Debbouze Ahmed, conseiller municipal. Debec Tassadit, animatrice. Deramchi Salima, militante associative. Dermoun Zorah, universitaire. Derouaz Yacine. Doulfikar Zineb, assistante sociale. Dridj Ben, formateur. Drif Hocine. Drif Latifa, conseillère MFPF. Eddahri-Zaïd Rachida, cadre administratif, militante associative. Eddé Dominique, écrivain (Liban). El-Baki Mohamed, militant syndical, conseiller municipal. El-Fani Nadia, réalisatrice. El-Fani Samir, enseignant. El-Hattab Morad, écrivain. El-Kaladi Ahmed, enseignant chercheur. El-Khabir Hassan, enseignant. El-Rhazoui Nora, étudiante. Farès Nabile, écrivain, psychanalyste. Gadouche Latifa, juriste. Gafaïti Hafid, enseignant chercheur. Garnier Laïla, militante associative. Ghazali Aurida, assistante de direction. Ghemmour Karim, comptable. Ghenim Souhem, formatrice. Ginet-Bencheikh Claudine, médecin. Goudjil Ziad, éducateur. Gourmala-Allal Asma, médecin. Groune Hadda, formatrice. Guenifi Tougne Asma, psychologue. Hadjadj Bachir, ingénieur retraité. Hadjadj Haider, chirurgien. Hadjaz Farid, attaché territorial. Hadri Edith, cadre administratif. Hafdane Nour-Edine, enseignant. Hamak Farida, photographe. Hammadou Ghania, journaliste, écrivain. Haouri Halim, économiste. Harbi Mohammed, écrivain, historien. Hassani Farida, chargée de communication. Hihi Abdelhamid, médecin. Idir, chanteur. Iftissen Safia, militante associative. Ighilariz Hamdane Louisette, ancienne combattante de la libération, psychologue. Ighilariz Letlat Ouardia, employée. Inoughi Nordine, journaliste. Ivekovic Rada, professeure. Jbil Kébir, président du MMLF (Mouvement des Maghrébins laïques de France). Kabardji Habib, militant associatif. Kaci Nadia, comédienne. Kaci Ighilahriz Houria, enseignante. Kasmi Baya, scénariste. Kasmi Mériem, lycéenne. Kasmi Mohamed, artiste peintre. Kasmi Shems-Eddine, étudiant. Kessar Dahbia, infirmière, retraitée. Khelaf Hellal, ingénieur. Khélil Abdelkrim, psychologue. Khélil Amina, formatrice. Khélil Hadj Ahmed, économiste. Khélil Jaffra, doctorante. Khelil Naziha, architecte. Kheloufi Salima, metteur en scène. Khoubzaoui Hakim, salarié. Kilani Mohamed, vétérinaire universitaire. Kodmani Hala, attachée de presse. Krimat Mustapha, chargé de médiation scientifique. Labidi Mohamed Karim. Ladjel Norredine, militant associatif. Ladjissi Hocine, direction d‚exploitation logistique. Lafer Mourad, informaticien. Lalem Fatima, sociologue. Laouedj Zineb, poète, enseignante à Paris-VIII. Laredj Waciny, romancier, enseignant à Paris-III. Le Clézio Jémia, écrivain. Lebdai Benaouda, maître de conférences à l‚Université. Lebdai Nadia, mère au foyer. Liassine Nadia, médecin. Liassine Nedjma, arts spectacles et médias. Lledo Naoual, ingénieure. Loste-Belguellouche Laïla, coordinatrice de l'association "Chômeurs et précaires de Paris". Louanchi Mourad, monteur cinéma. Louanchi Sherazad, monteuse cinéma. M‚gouni Hassan, professeur de mathématiques. M‚rini Mohamed, ingénieur. Maamar Nour-Eddine, artiste dramatique. Madani Lotfi, sociologue. Mahmoudian Morteza, professeur honoraire d‚Université. Mansouri Farouk, consultant en informatique. Martinez-Médiène Claudie, enseignante. Mehdioui Nabil, enseignant. Mekbel Nazim, fonctionnaire. Mekboul Sahra, universitaire. Meklat Mohand-Saïd, retraité. Mellali Soleïman, chef de secteur web. Messaoudi Karim, cadre administratif, militant associatif. Messaoudi Samia, journaliste. Metref Arezki, journaliste, écrivain. Millal Hassan, chef de projet à la mairie d‚Evry. Mohammedi Mohand, statisticien. Mokrane Arezki, journaliste. Morsly Dalila, professeure d‚Université. Mourad-Bey Abdelmalek, consultant. Moussaoui Rabia, formatrice. Mouti Rasheed, ingénieur d‚affaires. Nachi Nabila, ingénieur (ENSA). Nadif Mohamed, artiste dramatique. Nejjarine Abderrahim, militant syndical. Otmane Mohamed. Ouyahia Abdenour, militant syndical. Planchard Ouardia, gérante de PME. Rabah Rabah, mathématicien, enseignant chercheur. Rafaï-Delmotte Jamila, présidente d‚association. Rebai Nadia, chargée de clientèle. Redjdal Kaci, enseignant universitaire. Renard Michel, ancien directeur de la revue "Islam en France". Ridouane Rachid, linguiste. Saadi Nourredine, écrivain. Safri Mohammed, employé. Sahiri Aziz, conseiller technique en prévention de la délinquance. Saihi Horria, journaliste, réalisatrice. Saker Aïcha, mouvement associatif. Salah Benjamin, retraité de la police nationale. Samrakandi Mohamed Habib, universitaire, directeur de Horizons maghrébins. Sayah Farid. Sebbar Leïla, écrivain. Sebti Mohamed, juriste. Seddiki Khadidja, artiste peintre. Senoussi Rachid, directeur de recherche en mathématiques. Settouti Sid Ahmed, avocat. Shaalan Tarek, cuisinier. Si Mohamed Nasséra, cadre administratif, militante associative. Sidhoum Böe Meriem, journaliste. Sidi-Boumedine Djamal, artiste peintre. Silem Ali, artiste peintre. Sinclair Zora, professeur de langues. Smati Zouina, artiste peintre. Tabouri Aziz, cadre. Tabouri Karima, enseignante. Taleb Kamel, coordinateur d‚insertion. Taleb Louisa, fonctionnaire. Tamène Zineb, avocate. Taouch Nourredine, ingénieur. Tatem N.E., dramaturge. Tazi Nadia, philosophe. Teffaf Khaled. Teskouk Djamel, réalisateur, syndicaliste. Tiberguent Aziz, médecin. Tibouchi Hamid, peintre, poète. Tlemçani Chérifa, chargée de clientèle. Touati Abdelkader, formateur interprète. Touati Louisa, fonctionnaire. Toumi Samir, mouvement associatif. Toumlit Lila, consultante. Tounsi Ali, documentaliste. Yacine Assia, responsable associatif. Yacine Tassadith, écrivain. Yahya-Saouchi Houria, directrice d‚association. Yazid Malek, coordinateur cyber-base. Zaabar Amine, informaticien. Zeghedi Meriem, étudiante. Zeraoui Fouad, président de l‚association des beurs gays Kelma. Zéroual Chemsy, étudiante. Zerrouky Hassane, journaliste. Ziani Zoubida, cadre administratif.

 
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