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Dans l'arsenal des arguments assénés par le gouvernement et les partisans de sa réforme, figure en bonne place celui selon lequel la plupart des autres pays, notamment nos partenaires européens, ont depuis longtemps mis en œuvre des réformes bien plus sévères, avec, en particulier, des reports d'âge plus élevés qu'en France.

Nous vous invitons à prendre connaissance des différentes situations en Europe et à vous faire votre propre opinion.
CGT FINANCES PUBLIQUES 31
Réformes des systèmes de retraite en France et en Europe
Le 27/09/2010 (mis à jour le 14/11/2010)

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l est évidemment nécessaire et utile de suivre les mesures mises en œuvre autour de nous en matière de retraite d'autant que nombre d'Etats sont confrontés à des problèmes comparables : démographie, chômage, part des dividendes distribués aux actionnaires malgré l'effondrement de la croissance, pressions sur les budgets publics...

Mais de là à réduire le champ des comparaisons à seulement quelques éléments, voire à un seul : l'âge légal, il y a de la marge ! Le COR a, à plusieurs reprises, appelé l'attention là-dessus et il le fera encore dans son prochain rapport en rappelant « la difficulté des comparaisons internationales en matière de retraite, chaque législation nationale étant complexe et ayant sa propre cohérence ».

La présente note s'efforce, en conséquence, de replacer plusieurs éléments de comparaison dans leurs différents contextes. L'appréciation des situations doit d'une part englober plusieurs paramètres ensemble (par exemple la comparaison du seul âge légal n'a pas grand sens) et d'autre part se situer dans une perspective « d'ordre d'idées » plutôt que dans un étalonnage millimétré.

Cet ordre d'idées souffre peu d'ambiguïtés : contrairement à ce que la propagande gouvernementale s'efforce d'affirmer, la France a subi des réformes particulièrement sévères. Le projet Sarkozy-Woerth en ferait nettement la plus dure parmi les pays comparables... alors que notre pays connaît une des démographies les plus favorables.

Les repères d'âge


Il y en a plusieurs : âge auquel le salarié peut partir, celui du taux plein, celui auquel il quitte l'activité sans toucher pour autant une retraite, sans compter les différences hommes/femmes existant dans plusieurs pays. D'autre part, la condition d'âge est généralement liée à celle de la durée d'assurance.

Illustration : « l'âge de la retraite en Allemagne est de 67 ans » La réalité en Allemagne : en 2012 l'âge minimum est fixé à 63 ans dès que sont atteintes 35 années d'assurances ; il n'y a pas de condition d'âge a partir de 45 années de cotisation ; - l'âge pour le taux plein passera de 65 à 67 ans d'ici 2029 ; - il est maintenu à 65 ans pour 45 années de cotisation.

Le tableau n° 1 (en annexe sur 2 onglets) présente une situation résumée pour 9 pays dont la France (hors projet de réforme Woerth pour cette dernière).


Le taux de remplacement


Même pour un salarié français le taux de remplacement (rapport entre le dernier salaire et la première pension) n'est pas toujours parfaitement lisible (régime de base + complémentaires, voire pluri pensionnés). Or, cela peut être encore plus complexe dans d'autres pays, notamment là où la part de capitalisation est importante.

Le tableau n° 2 (en annexe), réalisé à partir de données de l'OCDE permet toutefois des comparaisons sur des bases sérieuses.

Pour ce qui est de la situation en France, il montre, d'une part, que le taux de remplacement net moyen était, avant les réformes de 1993 et 2003, supérieur à 75 % et qu'il tombera à 65,7 % ; d'autre part qu'il est loin d'être le plus généreux en Europe.
Il montre aussi que la réforme française est l'une des plus sévères –voire la plus sévère. En effet, la dégringolade du taux de remplacement est de 16 %. Si en Italie et au Portugal les chiffres sont plus élevés, il faut remarquer qu'ils laissent au final des taux de remplacement plus importants qu'en France. Seule la Suède fait pire.

La « dureté » de la réforme


L'évolution programmée du taux de remplacement évoquée ci-dessus témoigne de la rigueur avec laquelle le gouvernement français traite les salariés. D'autres paramètres le prouvent tout autant, l'âge par exemple.

En Allemagne, pays souvent pris en référence, le relèvement de 65 à 67 ans interviendra d'ici 2029, en 19 années, avec des paliers de 1 mois puis 2 mois par an.
En France, après les cadences trimestrielles des réformes antérieures, le projet Woerth envisage de passer à 67 ans d'ici 2018, en 8 années par paliers de plus de trois mois !


Tableau 1



Tableau 2






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